Le Xe arrondissement va-t-il sortir de la géographie prioritaire ? Et perdre, du même coup, les crédits qui lui étaient alloués au titre de la politique de la ville ? La publication du décret fixant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) est attendue d’ici le 31 décembre mais leur sort semble scellé : les quartiers Buisson-Saint-Louis et Grange-aux-Belles devraient sortir du zonage. Ce qui met en colère Alexandra Cordebard, maire de cet arrondissement central de la capitale : «C’est un territoire fragile dans lequel on a investi comme des malades, et en récompense, l’Etat vous enlève tout ! C’est irresponsable et limite insultant.» Elue depuis 2004, maire depuis 2017, la socialiste trouve cette sanction injuste, au regard du chemin parcouru depuis quinze ans : «Aujourd’hui, la pauvreté augmente à cause de l’inflation, mais ce sont des quartiers qu’on a redressés car on y a beaucoup investi, l’Etat et la municipalité. On a fait baisser le trafic, on a remonté le collège, on a fait un travail de fond avec les assos. Résultat, on a eu zéro gamin dans les émeutes urbaines, et il faudrait dire : “Merci M. le préfet ?”»
Leur cas peut paraître anecdotique : deux parmi les 1 514 quartiers prioritaires que compte la France, répartis dans 859 communes. A la faveur de la renégociation en cours des nouveaux contrats de ville, baptisés «Engagements quartiers 2030», entre l’Etat et les collectivités, certains vont sortir des radars, parce qu’ils