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Libération
Reportage

A Rouen, une ZAD en plein cœur de la ville contre un promoteur féroce

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Dans le quartier Saint-Nicaise, en plein cœur de Rouen, les occupants des Jardins Joyeux sont menacés d’évacuation ce vendredi. Ils luttent depuis six mois avec le soutien des riverains contre l’installation d’un complexe immobilier qui détruirait l’un des derniers espaces verts du centre-ville.
Dans la cour de l'ancien foyer Sainte-Marie, à l'abandon depuis 2015 à Rouen, mercredi. (Florence Brochoire/Libération)
par Benjamin Delille et photos Florence Brochoire
publié le 17 décembre 2021 à 13h21
(mis à jour le 17 décembre 2021 à 18h12)

C’est un peu le combat de David contre Goliath, la lutte entre l’ancien et le nouveau monde. D’un côté, un promoteur normand qui s’est emparé à moindres frais d’un immense terrain en plein centre-ville de Rouen pour y construire une résidence de standing qu’il revendra au prix fort. De l’autre, des associations écologistes, de défense du patrimoine et quelques riverains qui s’indignent d’un projet déconnecté de la réalité du quartier, des questions de résilience urbaine à l’heure du réchauffement climatique et qui entendent lutter pour l’empêcher. Et au milieu, une mairie dirigée par le monsieur «écologie» de la campagne d’Anne Hidalgo, le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, un peu dans l’embarras.

On parle d’un petit poumon vert au cœur du centre de Rouen, à l’heure où la ville cherche à se «renaturer». De l’extérieur, on ne distingue rien. Juste une grande et longue bâtisse à l’angle de la rue de Joyeuses et de l’impasse des Flandres : l’ancien foyer Sainte-Marie, qui pouvait accueillir jusqu’à 250 jeunes filles de bonne famille jusqu’à sa fermeture en 2015. Il est situé à quelques mètres d’un lycée qui a vu s’instruire Corneille, dont il a pris le nom, mais aussi Flaubert et Maupassant, dans un quartier populaire, Saint-Nicaise, à deux pas de l’hôtel de ville, rempli de couvents centenaires et accueillant certaines des plus viei