«Nous étions le petit poucet face à des métropoles». Yann Galut, le maire (DVG) de Bourges, n’a pas boudé son plaisir ce mercredi 13 septembre après la désignation de sa ville comme capitale européenne de la culture en 2028. La cité berrichonne était en compétition finale avec Clermont-Ferrand, Rouen et Montpellier, trois adversaires qui avaient bâti des dossiers convaincants, a rappelé la présidente du jury d’experts, Rossella Tarantino. Mais ce qui a fait la différence en faveur de Bourges, c’est sa capacité à «voir grand», a-t-elle souligné.
«Le pari d’une ville de taille moyenne»
Le projet vise à créer une «cité européenne des artistes» permettant à l’industrie culturelle de se ressourcer, le tout dans «une ville à taille humaine». Le maire ajoute aussi une dimension environnementale, en rappelant qu’il s’agit d’un «projet de sobriété», qui encourage notamment visiteurs à venir en train de nuit, «au moment où on le relance en Europe», a rappelé Yann Galut dans son discours de remerciement.
«Choisir Bourges, c’est accompagner le pari d’une ville de taille moyenne [de 64 000 habitants] qui mise sur la culture pour son développement humain, social et économique et qui ambitionne de faire une véritable place à tous les publics», a mis en avant la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak.
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Bourges reprendra le flambeau de quatre autres villes françaises à avoir aussi obtenu le titre de Capitales européennes de la culture dans le passé : Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille en 2013, l’année de la fastueuse ouverture du Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée). Le label, créé il y a bientôt quarante ans par Jack Lang et son homologue grecque Melina Mercouri, a permis à ces villes françaises de pouvoir rayonner à l’échelle européenne.
En 2004, le projet «Lille 3000» avait notamment permis à la capitale des Flandres de créer le collectif éponyme, toujours actif à ce jour, et d’augmenter son budget alloué à la culture de 30 % selon Mediapart. En 2013, Marseille avait, quant à elle, accueilli 11 millions de visiteurs, pour un budget global de plus d’un milliard d’euros et des retombées estimées à 500 millions d’euros.
Ceské Budejovice et à Skopje
Car si ce titre est tant prisé, ce n’est pas tant pour la dotation financière de 1,5 million d’euros qu’il rapporte, mais plutôt pour les retombées positives qui l’accompagnent. L’organisation de cet événement donne un coup de fouet à la culture locale, évidemment, mais aussi à son urbanisme, son économie et son attractivité. Une réflexion qui avait déjà motivé la ville de Saint-Denis à candidater il y a plus d’un an, bien qu’elle n’ait pas été retenue parmi les finalistes.
Ces bénéfices reviendront également à la commune tchèque de Ceské Budejovice et à Skopje, chef-lieu de la Macédoine du Nord, avec qui Bourges partage son titre – une pratique quasiment annuelle depuis les années 2000.