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Libération
Compromis

Cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris : la préfecture accepte de réduire le nombre de boîtes de bouquinistes retirées

Le nombre de boîtes de bouquinistes le long de la Seine qui seront enlevées pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet, pourra être abaissé de 604 à 428 en «sacrifiant» l’accueil du public dans certaines zones, a proposé lundi 15 juillet la préfecture de police. De quoi éteindre la contestation ?
Des boîtes de bouquinistes sur les bords de Seine, le 2 octobre 2023. (Magali Cohen/Hans Lucas via AFP)
publié le 15 janvier 2024 à 19h55

Le sujet empoisonne la préparation de la cérémonie d’ouverture de Jeux de Paris. Le nombre de boîtes de bouquinistes le long de la Seine qui seront enlevées pour l’occasion pourra être abaissé de 604 à 428 au prix de l’accueil du public dans certaines zones, a proposé ce lundi 15 janvier la préfecture de police. Le préfet Laurent Nuñez «a accepté de sacrifier certaines zones qui ne seront donc pas ouvertes au public […] ce qui permet de sauvegarder plus de 170 boîtes», a indiqué dans un communiqué la préfecture, après une réunion à laquelle étaient conviés les bouquinistes.

Les 428 boîtes retirées provisoirement, «soit moins de la moitié (47 %)» des 932 boîtes que comptent les quais hauts du fleuve, le seront «dans un délai raisonnable» qui «n’excède pas quelques jours pour la dépose et quelques jours pour la repose», a ajouté la préfecture, soulignant que la responsabilité en incombait à la mairie de Paris. La cérémonie d’ouverture des Jeux doit se tenir le 26 juillet.

Les bouquinistes votent vendredi pour savoir s’ils forment un recours ou non

Pour Jérôme Callais, président de l’Association culturelle des bouquinistes, cette proposition de «descendre à 428 boîtes» est un «compromis à l’amiable». Les 200 bouquinistes adhérents de l’association décideront vendredi s’ils forment un recours ou non contre la décision du préfet de retirer ces boîtes. «Si on allait au tribunal administratif» contester cette décision, cette offre de la préfecture serait retirée et «ce serait plutôt 604 boîtes», a-t-il affirmé, pour résumer le dilemme. Même à 428, «cela fait encore beaucoup de monde», a déploré Jérôme Callais, pour qui les bouquinistes vont être «les exclus de la fête».

Les bouquinistes, qui font notamment valoir la fragilité de ces boîtes dans leur refus de libérer les quais de Seine, estiment que beaucoup de leurs confrères ne pourront survivre aux semaines d’inactivité imposées par un démontage, une restauration et un remontage de leur outil de travail. Selon Jérôme Callais, les bouquinistes ont obtenu une «date de repose anticipée» démarrant au 29 juillet, contre le 5 août auparavant, après un démontage programmé du 14 au 17 juillet. Mais «si elles sont explosées, combien de temps faudra-t-il pour qu’ils récupèrent leurs boîtes ? C’est la grande peur de la majorité de mes collègues», a-t-il encore dit. En dernier lieu, «une indemnisation ne nous semble envisageable que sous une forme forfaitaire, la même somme pour tous», affirme Jérôme Callais.