Menu
Libération
Reportage

Cinq ans après la tempête Alex, le fond de la vallée de la Vésubie attend toujours sa route

Réservé aux abonnés

Dégradée par la brusque montée des eaux le 3 octobre 2020, la RM 94 qui relie Saint-Martin-Vésubie et la Madone-de-Fenestre n’a pas rouvert, isolant ce lieu de pèlerinage apprécié des randonneurs. Les travaux sont notamment retardés par une enquête judiciaire pour des soupçons de surfacturations.

Saint Martin de Vesubie, le 25 septembre 2025. La RM 94 menant à la Madone de Fenestre fermée depuis le passage de la tempête Alex, réouverte quelques mois puis de nouveau fermée suite à la tempête Aline. (Laurent Carré/Libération)
ParMathilde Frénois
correspondante à Nice
Publié le 01/10/2025 à 21h30

Le 4x4 s’arrête à la hauteur de la barrière. «Je vous monte ?» lance Daniel Blanc en mâchouillant son cure-dents. Le conducteur, accompagnateur en montagne à la retraite, a joué «plusieurs fois le taxi» entre Saint-Martin-Vésubie et la Madone-de-Fenestre (Alpes-Maritimes). Bravant l’interdit, il passe le panneau «route barrée» et conduit «à (s)es risques et périls» sur la chaussée cabossée. Car la route métropolitaine 94 (RM94) est coupée à la circulation. Il y a exactement cinq ans, la tempête Alex a tout emporté : des vies (10 morts et 8 disparus dans les Alpes-Maritimes), des maisons, des chaussées. L’accès à ce hameau à 1 900 mètres d’altitude, sanctuaire de la randonnée et de la religion catholique, a été raviné et ravagé. Puis la tempête Aline et les enquêtes judiciaires ont fini de ralentir la reconstruction. La Madone-de-Fenestre attend toujours sa route.

Le 3 octobre 2020, la tempête Alex s’abat sur trois vallées des Alpes-Maritimes. La pluie devient déluge, les rivières se transforment en torrents. Au réveil, les habitants découvrent une énorme plaie dans ce paysage de monts et de mélèzes.