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Enquête

Déchets toxiques : une poudrière au cœur de Montreuil

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En plein milieu de la ville de Seine-Saint-Denis, l’usine désaffectée de métallurgie où sont toujours stockés des déchets inflammables et toxiques présente une menace élevée pour l’environnement et les populations. Mais l’ancien exploitant, qui a fait faillite, et l’Etat, se renvoient la balle.
Spécialisée dans le traitements de métaux, l'usine Berthollet est accusée de pollution, à Montreuil le 2 décembre. (Livia Saavedra/Libération)
publié le 5 décembre 2022 à 20h55

Les 25 000 personnes qui habitent dans un rayon de 1 kilomètre autour de l’usine Berthollet, dans le Bas-Montreuil (Seine-Saint-Denis), sont-ils au courant du risque majeur de pollution lié à la présence de cette entreprise désaffectée de métallurgie, où étaient stockés, jusqu’en septembre 2021, au moins 100 tonnes de produits chimiques hautement inflammables et toxiques ? Et, à présent que 35 tonnes parmi les fûts et bidons les plus dangereux ont été évacuées, la situation est-elle réellement «maîtrisée» comme l’affirme la préfecture ? Un rapport de l’Agence de l’environnement (Ademe), obtenu en exclusivité par Libération, révèle que le site de 5 000 m² situé entre la rue de Paris et la rue Etienne-Marcel, inséré dans un tissu urbain hyperdense, présente encore une «menace élevée sur l’environnement et les populations».

Telles sont les deux questions qui se posent à la lecture des nombreux documents – arrêtés préfectoraux, jugements, études, rapports d’inspection, échanges de mails – consultés par Libé, qui dessinent, depuis sa faillite en 2015, la chronique d’une catastrophe redoutée à défaut d’avoir été annoncée.

«Sac de produits cyanurés à même le sol»

La lecture du rapport réalisé en mars 2021, qui fait suite à l’inspection diligentée par l’Ademe en janvier de la même année, fait froid d