Ce matin, un chasseur a tué un chasseur. Un homme de 70 ans a été tué par un tir ce dimanche vers 10 heures lors d’une battue au sanglier en Dordogne. La victime, touchée au thorax, a été «mortellement blessée» par un autre chasseur, âgé de 60 ans. Ce dernier a ouvert le feu «à deux reprises en direction d’un sanglier», a détaillé le vice-procureur de Bergerac. Les faits se sont déroulés sur la commune de Campsegret, à une quinzaine de kilomètres au nord de Bergerac.

Une enquête ouverte pour «homicide involontaire sur une action de chasse» a été confiée à la gendarmerie et à l’Office français de la biodiversité (OFB), a ajouté le vice-procureur. L’auteur du coup de feu, en «état de choc» après le drame, sera auditionné les jours prochains par les enquêteurs. La piste de l’accident est à ce stade privilégiée, toujours selon le parquet.

Ce drame intervient alors que la fédération de chasse de Dordogne pointe une diminution constante du nombre de chasseurs chaque année dans le département. En plus de dix ans, la Dordogne a perdu environ 8 000 chasseurs.

Les accidents mortels de chasse sont régulièrement utilisés par les opposants à la chasse pour demander son interdiction. Fin octobre, le candidat EE-LV à la présidentielle, Yannick Jadot, a proposé une interdiction de la chasse pendant le week-end et les vacances scolaires. Une idée «sur laquelle on doit avoir un débat», avait ensuite estimé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.

Car les victimes se succèdent. Peu de temps avant la mort de ce chasseur, le 30 octobre à Laillé, en Ille-et-Vilaine, Joël V., 67 ans a été touché au cou alors qu’il était au volant de sa voiture. Sa mort, quelques jours plus tard, le 4 novembre, avait provoqué un émoi national.