Menu
Libération
Urbanisme

Du «saccage du Palais-Royal» à #SaccageParis, la beauté de la capitale en débat

Article réservé aux abonnés
La «plus belle ville du monde», qui est aussi la plus visitée, a toujours fait l’objet d’intenses querelles esthétiques. Une exposition et un livre reviennent sur ces polémiques, au moment où la mairie publie son «Manifeste pour une nouvelle esthétique parisienne».
Les colonnes de Buren ont été installées en 1986 afin de remplacer le parking qui se trouvait dans la cour du Palais-Royal. (Alain Jocard/AFP)
publié le 20 février 2022 à 8h30

Si Twitter avait existé en 1986, les colonnes de Buren se seraient-elles fait déboulonner par un hashtag ? La proposition avant-gardiste de Daniel Buren, à qui Jack Lang a fait appel pour réhabiliter la cour d’honneur du Palais-Royal, alors un vaste parking sans âme, fait scandale. La presse de droite se déchaîne contre ce «saccage du Palais-Royal», au point que le ministère de la Culture suspend les travaux. Quand la droite revient au pouvoir à Matignon la même année, on les croit condamnées. Mais dans le Figaro du 14 mai de la même année, l’écrivain Roger Peyrefitte s’avoue touché par la grâce artistique : «La majorité les admirait, l’opposition les exécrait et jurait qu’au lendemain de sa victoire, on les livrerait aux démolisseurs. Oh miracle ! François Léotard, successeur de Jack Lang […] offre le premier exemple de la cohabitation artistique.»

A Paris, ville autant que décor, la question esthétique est plus sensible qu’ailleurs, et les polémiques ne concernent pas seulement la place de l’art, mais la verticalité, l’espace public, le mobilier urbain, sans oublier les externalités (déchets, énergie, stocks) qui polarisent souvent les critiques. Sur l’initiative d’Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la mairie de Paris, le Pavillon de l’Arsenal, un centre municipal dédié à l’urbanisme, s’est penché sur ce qui