Les rangées de stèles en marbre alternent entre rouille, noir et gris. Ici, un chrysanthème jaune, rescapé de la Toussaint, trône encore fièrement. Là, un autre s’est fait emporter par la bourrasque violente de cette mi-novembre. Plus loin, au fond à gauche du cimetière de Saint-Joachim, commune de 5 000 habitants située à quelques kilomètres de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), des pieux en bois et la cinquantaine de panneaux solaires qui les surplombe détonnent dans ce paysage funeste. Et il ne s’agit là que d’un prototype, sorti de terre au début du mois. D’ici un peu plus d’un an, 5 800 panneaux seront installés sur toute la surface du cimetière. Soit 9 000 m².
«On vise une production maximale de 1,2 mégawatt», chiffre Philippe Renoux, vice-président de Brièr’Energie, association missionnée pour piloter le projet. «Toute cette électricité sera ensuite directement distribuée aux foyers qui adhèrent à notre association, en payant une cotisation, à vie, de 5 euros, poursuit-il. Autant dire que c’est quasiment gratuit.» Aujourd’hui, un peu moins de 600 foyers – sur les 2 200 que compte la commune –, propriétaires comme locataires, ont ainsi rejoint le projet. «En théorie», l’installation pourra répondre aux besoins d’environ 20 % des habitants. «Aucune autre ville française ne possède un