Un directeur de cabinet qui dérape, mais se voit gratifier d’un logement de fonction – finalement retiré in extremis –, un management jugé autoritaire, un projet de privatisation du nettoyage qui passe mal : un an après sa victoire à la mairie de Saint-Denis, le socialiste Mathieu Hanotin semble fragilisé par des dissensions apparues au sein de sa majorité, révélatrices de la difficulté à faire travailler ensemble des élus et cadres issus de milieux et cultures politiques différents, dans une ville elle-même écartelée entre gentrification et paupérisation.
«Un gâchis énorme, pour lui, pour nous, pour Saint-Denis.» Deuxième adjoint au maire, Shems El Khalfaoui n’a pas d’autre mot pour qualifier l’affaire qui a secoué la municipalité ces dernières semaines, et s’est soldée par la démission d’un de ses piliers, Brahim Chikhi. Furieux de se voir retirer sa délégation aux finances et ressources humaines, cet élu de 44 ans, très apprécié des Dionysiens, a claqué avec fracas la porte de la majorité, révélant au grand jour plusieurs affaires embarrassantes pour la nouvelle équipe.
A commencer par l’affaire de la «chauve-souris». Lors du premier tour des élections régionales, le 20 juin, le candidat du Rassemblement national à la présidence du conseil régional d’Ile-de-France, Jordan Bardella,