L’idée fait face à une opposition farouche mais les tests de démontage des boîtes de bouquinistes installées le long de la Seine à Paris, qui devront être retirées avant la cérémonie d’ouverture des JO 2024, ont bien eu lieu et «se sont bien déroulés», a assuré ce samedi 18 novembre la mairie de Paris.
«Nous avons aujourd’hui la certitude que l’on peut déplacer, c’est-à-dire déposer puis reposer les boîtes dans de bonnes conditions et dans un temps raisonnable», a affirmé lors d’un point presse Pierre Rabadan, l’adjoint à la mairie de Paris chargé du sport. Il faut désormais «refaire le point sur le nombre de boîtes» à enlever et «détailler les délais que ça prendra», a-t-il ajouté.
Reportage
Le préfet de police, Laurent Nuñez, présent à ses côtés, a rappelé que le retrait des boîtes serait demandé «uniquement quand c’est strictement nécessaire, notamment pour des raisons de sécurité». «La réflexion va se poursuivre en lien très étroit avec les bouquinistes», a-t-il ajouté, assurant être «bien conscient de l’importance des bouquinistes pour l’attrait de la capitale».
Certaines boîtes ont 150 ans
Une quinzaine de bouquinistes (il y en aurait environ 230) étaient présents durant ce point presse. Plusieurs ont notamment critiqué la durée de l’opération menée vendredi soir. Il a fallu environ six heures pour enlever quatre boîtes. «Le test a été fait de manière plutôt propre, ils ont eu de la chance, les boîtes étaient de très bonne qualité, très solides, ça ne sera pas le cas pour toutes, a affirmé aux journalistes Jérôme Callais, le président de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris. J’espère que le dialogue va continuer. On ne peut pas continuer comme ça dans l’incertitude, ça fait quatre mois qu’on dort tous mal.» Les boîtes qui ont été enlevées vendredi étaient fixées au quai depuis cinquante ans, mais les plus vieilles d’entre elles ont 150 ans.
Fin juillet, les bouquinistes ont été informés que pour des raisons de sécurité, plusieurs centaines de boîtes de livres installées le long des quais devraient être temporairement déplacées quelques jours avant la cérémonie d’ouverture des JO, le 26 juillet sur la Seine. Depuis, ils se battent pour que ces boîtes restent en place, scellées le temps des préparatifs.
Déjà délaissés par les Parisiens et fragilisés par le Covid-19, ils estiment que beaucoup d’entre eux ne survivront pas s’ils doivent attendre qu’en pleine saison touristique, on enlève, restaure et réimplante leurs boîtes en bois vert wagon. Quelque 16 millions de touristes sont attendus dans la capitale pendant les Jeux.