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Villes

La tour, éternel tabou urbanistique

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Des historiques contestations d’ordre esthétique à l’actuelle vigilance écologique, les tours sont l’objet d’une opposition constante. Au risque d’affaiblir un peu plus la mixité sociale qu’elles permettent cependant dans les villes où la place manque et où les prix grimpent jusqu’au ciel.
La tour Obélisque de 32 étages, à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), doit être vidée de ses habitants, occupant 163 appartements. (Cha Gonzalez/Libération)
publié le 23 décembre 2021 à 5h30

A Rennes, le projet d’ériger cinq tours aux entrées de la ville dresse les opposants contre lui. A Lyon, le nouvel exécutif vert a acté en juin l’abandon de tout projet d’immeubles de grande hauteur (IGH) dans le quartier d’affaires de la Part-Dieu, dessinant le futur d’un «quartier à vivre» végétalisé et «apaisé». A Paris, l’opposition à la tour Triangle, qualifiée d’«aberration climatique» par les écologistes, est si vive que la municipalité socialiste a décidé qu’il n’y aurait pas de nouvelles tours dans le futur Plan local d’urbanisme en cours de révision. Dans les grands ensembles construits en banlieue, on détruit les tours plus que les barres, car plus il y a d’étages, plus un immeuble est cher d’entretien – les pannes de chauffage ou d’ascenseur sont d’ailleurs devenues un motif récurrent de mécontentement des habitants des quartiers populaires. Après la tour Utrillo à Clichy-sous-Bois, les tours des Boute-en-train à Saint-Ouen, vouées à la démolition, ont été vidées de leurs derniers occupants début décembre. A Epinay-sur-Seine, la tour Obélisque, une copropriété privée en