«Je suis venu habiter rue Saint-Martin pour être proche de Beaubourg.» C’est peu de chose de dire que Philippe Artières est attaché au centre Pompidou. L’historien, qui a investi en 2017 le hall du vaisseau de tubes et de coursives pour recueillir la parole des visiteurs, entretient une relation puissante avec le lieu. «Le centre Pompidou a été essentiel dans mon parcours, déroule le chercheur au CNRS. Je le fréquente beaucoup.» Alors, forcément, sa fermeture complète pour travaux pendant, au bas mot, les cinq prochaines années passe mal. «Je le vis avec une colère froide, lâche Philippe Artières. Fermer un lieu pareil, c’est terrible.»
L’historien vante la spécificité du centre Pompidou, cet assemblage ouvert sur la ville d’un musée d’art moderne, d’une bibliothèque publique, de salles de spectacle, de cinéma… «Un lieu où on voyait beaucoup de choses qu’on ne voyait que là, résume Philippe Artières, soulignant une rare diversité des publics, entre étudiants, sans-abri, passionnés d’art, touristes. Quand j’ai fait les entretiens au centre, il y avait des personnes qui me disaient “nous on rentre, on va au vestiaire et après o