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Comment le télétravail a modifié la carte de France

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Les confinements et l’extension du travail à distance ont renforcé l’aspiration des classes moyennes et supérieures à quitter les grandes métropoles pour privilégier les communes plus petites. En résulte une hausse des prix de l’immobilier, source de nouvelles inégalités territoriales.
Selon l’Ifop, un tiers des actifs des villes de plus de 100 000 habitants envisagent de déménager. (Mathieu Thomasset/Mathieu Thomasset)
publié le 8 octobre 2021 à 19h30

Valises sous le bras, ils avaient quitté par milliers Paris, Toulouse ou Lyon durant les confinements de 2020. Le but, fuir le huis clos des espaces parfois exigus imposé par la crise sanitaire, et se réfugier à la campagne pour faire du télétravail ou assister aux cours à distance. Un an après, que reste-t-il des envies d’ailleurs des citadins ? Après l’exode rural de l’après-guerre qui a vidé les villages, assiste-t-on au mouvement inverse, un exode urbain ?

Selon un sondage Ifop réalisé en juillet, près d’un tiers des actifs des villes de plus de 100 000 habitants interrogés envisagent de déménager, «encouragés par le développement du télétravail et l’essor des nouvelles organisations du travail», note l’enquête. Ce taux atteint même 44 % chez les actifs de moins de 35 ans. Des chiffres raccords avec ceux de l’Institut Paris Région : 36 % des Franciliens interrogés cet été se disaient prêts à déménager.

«Tendance notable»

Même si «on est loin des cohortes de citadins qui fuient les villes», comme l’a affirmé Frédéric Violeau, président de l’Institut notarial de droit immobilier, lors d’une table ronde organisée fin août au ministère du Logement, il s’agit tout de même, selon lui, d’une «tendance notable» : 26,7 % des personnes qui ont déménagé au second semestre 2020 ont changé de départemen