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Disparition

Mort de l’architecte Paul Chemetov, laisse béton

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Grand Paris, en chantierdossier
L’architecte, à qui l’on doit le ministère de l’Economie et des Finances à Paris et des milliers de logements sociaux en banlieue, s’est éteint à l’âge de 95 ans.
Paul Chemetov, en septembre 2015 à Paris. (Dominique Faget/AFP)
publié le 17 juin 2024 à 18h00
(mis à jour le 17 juin 2024 à 20h04)

En règle générale, les architectes s’éteignent avant leurs bâtiments. Certains font toutefois l’expérience inverse et on peut y déceler l’obsolescence des constructions, la versatilité des besoins de l’époque ou encore la longévité des concepteurs. Paul Chemetov fait partie de ceux-là. En 2014, il a vu tomber un de ses immeubles de logements à Courcouronnes (Essonne), trente ans seulement après son édification. Trois ans plus tard, c’est la tour Cara, un foyer de jeunes travailleurs, qui disparaissait du paysage de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). A l’été 2022, l’architecte se battait encore pour sauver des constructions aux Briques-Rouges à Vigneux (Essonne), menacées de finir comme les autres sur l’autel du renouvellement urbain.

«Au XXe siècle, nous avons construit bien plus que durant les siècles passés : ce patrimoine inclut des bâtiments non réparables, non habitables et qu’il faut détruire, concédait Chemetov à l’Humanité en 2019. D’autres, en revanche, peuvent être rénovés.» Et l’homme d’estimer que «les architectes doivent avoir une grande conscience du temps». Lui plus que quiconque, qui signa au fil des décennies de très nombreuses réalisations – des logements sociaux par milliers