Rennes s’éveille. Rue Vasselot, mardi matin, deux femmes attablées en terrasse discutent devant un café qui fume. Devant elles, des passants circulent au milieu de la voie en contournant quelques camions de livraison, en warning, qui déchargent leur cargaison dans des restaurants et un magasin de fringues. On est dans l’enchevêtrement de rues piétonnes ou favorables aux marcheurs, créé par capillarité depuis des années dans l’hypercentre de la métropole bretonne. Mais la politique au profit des piétons irrigue désormais bien au-delà de cet espace gentrifié. Avec son lot d’exigences plus fortes en faveur de la marche et de conflits avec les autres mobilités.
Sur la place de la Mairie, en plein milieu de l’une des artères piétonnes les plus empruntées de la ville, on retrouve Valérie Faucheux, l’élue écologiste en charge des mobilités. Elle explique que ce quartier, qui forme un «plateau piétonnier» créé dès 1982 par l’ancien maire Edmond Hervé, voit défiler 24 000 personnes par jour, qu’elle compare à la rue Saint-Malo, l’une des plus empruntées de la ville, et ses 25 000 voitures.
«Les piétons sont majoritaires»
«La voiture prend 80 % de la place contre 20 % pour le reste. Il faut donc rééquilibrer et mettre la voiture à sa juste place», dit-elle, en marchant dans sa ville. Elle liste les aménagements qu’elle et la municipalité mettent en place pour favoriser les piétons : trottoirs élargis, pistes cyclables, suppression de places de stationnement… Valérie Faucheux nous emmène aussi sur