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Libération
Racisme

«On ne donne qu’aux blancs» : la mairie de Paris demande l’interdiction de maraudes d’extrême droite pour les SDF

Après la diffusion d’un reportage de BFMTV suivant le groupuscule Luminis dans les rues de Paris, deux adjoints réclament l’interdiction de ces distributions de nourriture ostensiblement racistes.
Extrait du reportage de BFMTV sur les maraudes d'extrême droite. (BFMTV)
publié le 15 mai 2024 à 11h51

Deux adjoints de la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont demandé mardi 14 mai au préfet de police, Laurent Nunez, d’interdire les maraudes «discriminatoires» dans la capitale, menées par des groupes d’extrême droite aux propos «ouvertement racistes», après un long documentaire de BFMTV. Le document en question donne à voir «le pire de l’humanité : le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l’ethnie, le tri en fonction de la religion», écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l’AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent délibérément, lors d’une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. «On ne donne qu’aux blancs», dit ainsi une jeune femme : «Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas.»

En 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des «soupes au cochon»

Des propos «extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires» pour les deux adjoints, «qui sont de nature, selon nous, à relever d’une qualification pénale et salissent en tout état de cause l’image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l’ordre public». Les deux élus de gauche rappellent qu’en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des «soupes au cochon», une «façon détournée des extrémistes de droite d’exclure les musulmans». Le groupuscule suivi par BFMTV «va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires», s’alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l’Intérieur de «prendre les mesures d’interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité».