Menu
Libération
Mieux vivre

Paris ville européenne la plus adaptée à la mobilité des enfants

Vélodossier
Une étude de l’ONG Clean Cities publiée ce mercredi 14 mai désigne la capitale française devant des villes engagées de longue date dans les mobilités douces, comme Amsterdam ou Copenhague. Lyon est 5e.
Des cyclistes sur une piste devant Notre-Dame de Paris, le 28 juillet 2024. (Riccardo Milani/Hans Lucas via AFP)
publié le 14 mai 2025 à 17h34

Des voitures ralenties ou carrément interdites devant les écoles, des pistes cyclables sécurisées… Cocorico, Paris est en tête d’un classement des villes les plus accueillantes pour la mobilité des enfants, publié ce mercredi 14 mai par l‘association Clean Cities. Avec un score de 79 %, la capitale française réussit la performance de dépasser des villes pourtant engagées depuis très longtemps sur la mobilité douce comme Amsterdam (deuxième, avec 63 %), Oslo (neuvième, 48 %) ou encore Copenhague (onzième, 45 %).

Le résultat de l’étude est construit en fonction de trois ratios : la part d’écoles dont la rue est piétonnisée, la part de rues où la vitesse maximale n’excède pas 30 km/h et la part des pistes cyclables en site propre sur l’ensemble du réseau de la ville.

«Cela démontre qu’un changement significatif est possible dans un laps de temps relativement court», commentent les auteurs de l’étude, qui saluent «les efforts de la maire Anne Hidalgo pour stimuler la transition de la ville au cours de la dernière décennie». De quoi conforter l’action de la maire socialiste, très critiquée, notamment par la droite, pour l’évolution qu’elle a imposée sur la place de la voiture à Paris depuis 2014. A noter que Lyon - ville dirigée par l’écologiste Grégory Doucet depuis 2020 - se hisse aussi à la cinquième place avec un encourageant 52,9 %.

Selon l’association Clean Cities, une ville plus accueillante pour les enfants sera plus inclusive pour tout le monde. En mai 2023, l’Unicef, par la voix de Jodie Soret, évoquait auprès de Libération l’existence d’«un cercle vertueux entre la mise en œuvre des droits de l’enfant et les atteintes des objectifs de développement durable». La pollution de l’air cause 1 200 morts parmi les enfants et les adolescents en Europe, chaque année, rappelle Clean Cities.

«Des progrès considérables et rapides»

Ce rapport, qui s’intéresse à 36 villes européennes, pointe des progrès mais aussi des axes d’amélioration. Aucune ville n’atteint la note de 80 %, notamment en raison du manque de rues piétonnisées aux abords des établissements scolaires. Certaines villes sont particulièrement mal notées. A Lisbonne, Copenhague, Rome, Sofia et Marseille, moins de 10 % des rues sont limitées à 30 km/h. Par ailleurs, à Bucarest, Sofia et Rome, il n’y a tout simplement pas de pistes cyclables protégées.

Les déplacements des filles, un sujet

Plus largement, la mobilité des enfants a beaucoup diminué durant la seconde moitié du XXe siècle. En 1971, 86 % des enfants anglais et 91 % des Allemands rentraient seuls à pied de l’école, contre respectivement 25 % et 76 % en 2010.

«Les enfants sont moins libres de se déplacer en ville et moins actifs qu’auparavant, en particulier les filles, fait remarquer Barbara Stoll, l’une des dirigeantes de Clean Cities. Mais notre classement montre que les parents, les enseignants et les administrations municipales peuvent faire des progrès considérables et rapides.»