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Interview

«Quand on adapte une ville aux enfants, on l’adapte pour tout le monde»

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Le philosophe et urbaniste Thierry Paquot dit tout le bien qu’il pense des «rues aux écoles» et explique comment l’attention portée aux enfants dans la fabrique de la ville contribue à la rendre aimable à tous.
Une rue piétonnisée devant une école parisienne, en septembre 2023. (Luc Nobout/IP3)
publié le 22 mars 2025 à 8h11

Si son résultat ne laisse guère de place au doute, tant les rues végétalisées ou piétonnes sont plébiscitées par les habitants, la consultation organisée dimanche 23 mars par la ville de Paris met en lumière une pratique originale et relativement récente : la prise en compte de l’enfant en matière d’urbanisme. Le modèle que la municipalité voudrait voir étendu, c’est celui des «rues aux écoles», soit l’apaisement ciblé d’artères desservant les établissements scolaires. L’argument premier est sécuritaire, mais les bénéfices dépassent largement ce cadre. Et pas seulement pour les habitants les plus jeunes. Thierry Paquot, philosophe de l’urbain, professeur honoraire de l’Institut d’urbanisme de Paris, et auteur de Pays de l’enfance (éd. Terre urbaine, 2022), explique comment l’attention portée aux enfants dans la fabrique de la ville contribue à la rendre aimable à tous.

Quel regard portez-vous sur les rues aux écoles à Paris ?

J’y suis tout à fait favorable. Traditionnellement, les écoles, notamment celles bâties sous la Troisième République, voient leur porte d’entrée donner sur le trottoir qui donne lui-même sur la rue. C’est évidemment dangereux, et il aurait plutôt fallu imaginer des parvis qui ouvraient sur l’école. A Paris, on ferme à la circulation toute une portion de la rue, ce qui permet aux enfants, quand ils sortent, de courir, d’aller voir leurs copains… Et ça sans se faire renverser par une voiture.

Faire des rues pour les enfants, est-ce que c’est