Le 21 juillet, passation de pouvoirs post-remaniement. Chancelant sur ses talons aiguilles, Sabrina Agresti-Roubache, nouvelle secrétaire d’Etat à la Ville, traverse la cour pavée de l’hôtel de Roquelaure, boulevard Saint-Germain. Les photographes la hèlent, l’ancienne productrice se retourne, prend la pose, puis gravit les marches du perron, tout sourire. A nous deux Paris. La minute d’après, elle se tient silencieuse, sobre dans son tailleur-pantalon noir, à côté de ses ministres de tutelle, Gérald Darmanin (Intérieur) et Christophe Béchu (Transition écologique), de Patrice Vergriete, nommé au Logement, et d’Olivier Klein, le sortant.
«Pour l’enfant des quartiers populaires, le fils d’immigré que je suis, avoir la chance de servir son pays…» : la voix de l’ancien maire de Clichy-sous-Bois s’étrangle. «Ça m’a fait beaucoup de peine. Avec Patrice [Vergriete], on avait préparé un discours mais on a décidé de ne pas le lire», raconte-t-elle, en recevant Libération dans son bureau. Tout Sabrina Agresti-Roubache est dans cette scène, elle qui peut, d’une seconde à l’autre, switcher de la frivolité à la gravité. «Elle est capable de se fondre dans l’environnement