C’est «l’un des enseignements majeurs» de la commission d’enquête conduite par les sénateurs PS Jérôme Durain et LR Etienne Blanc : le narcotrafic a gagné les villes moyennes – voire petites – et les zones rurales. Tandis que certains territoires se trouvent «submergés» par une arrivée récente et massive de cocaïne, en particulier le port du Havre et les outre-mer (Guyane et Antilles), des villes moyennes comme Nîmes, Dijon ou Valence, qui a connu cinq règlements de compte sur fond de trafic en 2023, ou plus petites comme Alençon, sont également en train de basculer.
«Les points de deal classiques ont vu naître, au cours des dernières années, des centres d’appels permettant la livraison des stupéfiants au domicile des clients, qu’ils soient urbains ou ruraux. Si la campagne connaissait bien la tournée du livreur de lait ou de pain, elle connaît aujourd’hui la tournée du dealer», résume la synthèse de ce rapport rendu public le 14 mai et dont la lecture des nombreuses auditions (de parquetiers, élus, policiers et gendarmes mais aussi spécialistes, comme l’économiste Clotilde Champeyrache ou le journaliste Roberto Saviano sur la dimension mafieuse du phénomène) est passionnante. Comme