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Interview

Sur la place de la voiture, «il faut tourner la page de la ville du XXe siècle»

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Toujours en poursuivant son idée de «ville du quart d’heure», l’urbaniste Carlos Moreno rappelle l’impact «extrêmement positif» de la limitation de la voiture dans les grandes villes d’un point de vue économique et sanitaire.
Sur le boulevard périphérique parisien, en janvier 2018. (Sophie Chivet / Agence VU/Sophie Chivet / Agence VU)
publié le 12 octobre 2024 à 13h00

L’interdiction de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035 dans l’Union européenne permet de réinterroger le «tout voiture» érigé au XXe siècle, sur ce que doivent désormais être les mobilités et l’aménagement du territoire. La plupart des villes en Europe et au-delà s’interrogent d’ailleurs sur la place de la voiture en leur sein. L’urbaniste Carlos Moreno, qui a développé le concept de «ville du quart d’heure», notamment repris par la mairie de Paris, revient sur le rôle que doivent jouer les véhicules individuels dans les années à venir.

Quelle est la place légitime de la voiture dans les villes aujourd’hui ?

Dans les villes à forte densité, nous sommes arrivés à une forme de consensus sur le fait que la voiture n’a plus de place, autrement que de manière ponctuelle, pour amener des personnes âgées ou malades, éventuellement pour déposer des bagages – c’est ce que l’on appelle la voiture éphémère ou «voiture cache-cache». Il commence aussi à y avoir un consensus sur les méfaits de la voiture ventouse – garée en surface – qui doit également disparaître afin de redonner de la place à d’autres usages. Dans les villes de moyenne et faible densité, la voiture a une place, parce qu’elle est importante pour accéder à un certain nombre de services, mais les véhicules électriques vont devenir indispensables pour aller vers la décarbonation et son partage.

Quelles villes en France et en Europe vont dans la bonne direction ?

A vrai dire, je suis toujours abasourdi p