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Interview

Urbanisme : «Il ne faut pas que les tiers-lieux, joyeux et cosmopolites, deviennent la caution d’un capitalisme excluant»

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Panorama des tiers-lieuxdossier
Pour l’universitaire Thomas Zanetti, l’urbanisme transitoire peut devenir un concept fourre-tout, englobant des projets de natures très diverses. Pour qu’ils soient plus justes, le chercheur invite à pérenniser les tiers-lieux avec les acteurs qui y ont contribué.
A Roubaix, la coopérative Baraka est un tiers-lieu de la transition. (Stephane Dubromel/Hans Lucas)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 2 mars 2025 à 10h37

Bien qu’il soit, par définition, temporaire, l’urbanisme transitoire s’est imposé comme une étape en soi des projets de renouvellement urbain. Enseignant chercheur en études urbaines à l’université Lyon 3, Thomas Zanetti interroge les rapports de pouvoir à l’œuvre dans les dynamiques d’aménagement.

Qu’est-ce qu’un tiers-lieu et en quoi est-il devenu un outil de l’urbanisme transitoire ?

Au départ, c’est un environnement social ouvert à tout le monde, qui n’est ni le lieu où l’on habite ni celui où l’on travaille. C’est un lieu de sociabilité, de vivre-ensemble, de dynamique collective. Cette définition assez large en a fait un fourre-tout qui désigne des projets très variés, comme des lieux de coworking. On peut aussi trouver un mélange de fonctions : travail, loisirs, consommation, restauration. L’urbanisme transitoire correspond à une étape des opérations d’aménagement dont le but est de contribuer à la définition d’un futur projet en déployant des usages sur un site vacant. Cette étape est de plus en plus définie et pensée