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Mort de Nahel

Violences en banlieue : la politique de la ville, une cible trop facile

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Mort de Nahel, tué par un tir policier à Nanterredossier
Depuis la mort de Nahel, l’extrême droite s’indigne des milliards qui auraient irrigué en vain les quartiers populaires. Mais avec des plans banlieue délaissés depuis des années, le problème semble surtout résider dans les rapports entre la jeunesse et la police.
A Bobigny, le 1er juillet, lors de la cinquième nuit de tensions après la mort de Nahel. (Corentin Fohlen/ Libération)
publié le 2 juillet 2023 à 20h21

C’est une petite musique qui monte, après cinq nuits d’émeutes qui laissent le pays groggy. Une rage de justice, pour venger la mort de Nahel, 17 ans, tué par un tir policer le 27 juin, qui a tout emporté sur son passage : mairies, commissariats, écoles, centres des impôts ou de santé, médiathèques, boutiques et centres commerciaux, voitures et mobilier urbain. Jusqu’à cette tentative de mettre le feu à la mairie de Clichy-sous-Bois, tout un symbole : foyer des violences de 2005, la ville a longtemps été dirigée par l’actuel ministre de la Ville, Olivier Klein.

Cette petite musique, le Rassemblement national la fredonne depuis des années, mais c’est Eric Zemmour qui l’a entonnée vendredi sur Twitter : «On a dépensé 40 milliards d’euros pour reconstruire ces quartiers avec le plan Borloo, 40 milliards ! Vous voyez le résultat aujourd’hui ?» Un discours démagogique : le programme national de rénovation urbaine (PNRU, 2004-2021), créé par la loi Borloo du 1er août 2003, n’a pas coûté 40 milliards, mais 12 milliards. Lesquels ont été financés aux deux tiers par Action Logement, l’organisme parita