Les gratte-ciel de La Défense se fondent dans un épais brouillard laiteux. En contrebas, devant la mairie de Courbevoie (Hauts-de-Seine), des parapluies recouvrent les quelques centaines de personnes réunies ce vendredi 21 juin en fin de matinée. Ils forment une multitude de petits cercles, aux visages fermés. Des mouchoirs essuient une goutte ici, une larme là.
«Comment de nouveau sourire après ça ?» lance Katherine, 69 ans, abritée sous un parapluie noir. Par «ça», la récente retraitée fait référence à cette pré-ado, «cette gamine même», «violée parce que juive». Et c’est pour «ça», aussi, qu’elle est présente au «rassemblement républicain» organisé par le maire (LR) de Courbevoie, Jacques Kossowski, installé derrière le pupitre, entouré par des dizaines d’écharpes tricolores.
Un rassemblement nécessaire pour «saluer le courage», selon l’édile, de cette victime de 12 ans qui affirme avoir été abordée samedi 15 juin dans l’après-midi à Courbevoie par trois adolescents et entraînée dans un local désaffecté. Selo