Les cris, les insultes, les coquards, l’angoisse des humeurs alcoolisées, Cyril (1) a connu. Pendant deux ans, le quinquagénaire a subi la violence de sa compagne, montée «crescendo» au bout de quelques mois de relation. «Au début, c’était plutôt verbal, explique l’intéressé. Elle avait une jalousie chronique, elle me surveillait au foot. Il y avait des provocations mais je ne répondais pas. Ça la frustrait encore plus.» Bientôt, les gestes s’ajoutent aux mots. «Elle jetait tout ce qui lui passait sous la main, frappait comme quelqu’un qui veut en découdre, j’étais obligé de lui tenir les mains pour la maintenir.»
Il se souvient du «glingling» des bouteilles le soir derrière le mur de la chambre où il dormait, signal annonciateur des crises. Peu à peu les faits se répètent «tous les deux jours». Jusqu’à la nuit de trop, où, le crâne en sang, les vêtements déchirés, il appelle les gendarmes alors qu’elle vient de mettre le feu à la table basse. Placée en garde à vue, elle sera ensuite condamnée à une obligation d’éloignement, qu’elle finira par respecter après plusieurs semaines à harceler son ex-conjoint. Il n’a jamais porté plainte.
Alors que la lutte contre les violences conjugales constitue une grande cause du quinquennat Macron, ces récits d’escalade des violences sortent peu à peu de la sphère intime. Plus inhabituels demeurent ceux rapportés par une minorité d’hommes qui en sont victimes.
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