Menu
Libération
Récit

Violences sexuelles : le temps de l’«après Mazan»

Article réservé aux abonnés
Le verdict du procès, historique au vu du nombre d’accusés et des débats qui s’y sont tenus, est attendu ce jeudi à la cour criminelle du Vaucluse. Après près de quatre mois d’audience, les attentes sociétales sur la lutte contre les violences faites aux femmes sont immenses.
Gisèle Pelicot à la cour criminelle du Vaucluse, à Avignon le 13 décembre. (Laurent Coust/Abaca)
publié le 18 décembre 2024 à 20h33

Avertissement

«Libération» couvre jusqu'à la fin de l'année 2024 le procès des viols de Mazan. Ces articles relatent la description de violences sexuelles et peuvent choquer.

Combien sont-ils, en France et dans le monde, à avoir, ces derniers mois, entendu la voix de Gisèle Pelicot parler de «la banalité de violer», de la difficulté de se reconstruire et surtout de sa «détermination pour que l’on change cette société» ? Combien sont-ils, depuis le 2 septembre, premier jour du procès des viols de Mazan, à avoir écouté les explications vaines de son ex-mari, Dominique Pelicot, jugé pour l’avoir violée et fait violer par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet, après l’avoir sédatée ? A avoir écouté, médusés, les interrogatoires des 49 autres accusés – un 50e était jugé en son absence –, tout en observant la justice faire son œuvre ? Ce jeudi 19 décembre à Avignon, jour de verdict, jusqu’à 3 000 personnes pourraient venir une dernière fois saluer le courage de celle à travers qui la honte a peut-être, enfin, changé de camp.

Au terme de près de quatre mois d’un procès historique, comment feindre d’ignorer encore aujourd’hui ce que violer veut dire ? Que les violeurs se camouflent dans l’ordinaire, que ce crime n’est pas le fait de