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«Violeur» : le portrait de l’abbé Pierre sur la Fresque des Lyonnais vandalisé

Affaire Abbé Pierredossier
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Un bandeau de peinture rouge sur les yeux du fondateur d’Emmaüs et le mot «violeur» écrit à sa droite ont été découverts, lundi 30 septembre, à Lyon. La coopérative propriétaire de la fresque a fait recouvrir la partie haute du portrait.
La Fresque des Lyonnais dégradée à Lyon, le 30 septembre 2024. (Jeff Pachoud/AFP)
publié le 30 septembre 2024 à 21h17

Un comité citoyen devait se saisir de la question, un ou des taggueurs ont accéléré la procédure. Alors que la présence de l’abbé Pierre sur la Fresque des Lyonnais se posait avec insistance face à la déferlante d’accusations de violences sexuelles contre le fondateur d’Emmaüs, les passants de Lyon ont pu observer la présence de deux tags sur le portrait peint de l’enfant des Gloriettes, lundi 30 septembre.

Un épais bandeau de rouge barrant ses yeux, accompagné sur la gauche du mot «Violeur» en lettres majuscules noires, souligné d’une flèche dirigée vers l’abbé, ont été apposés dans la nuit de dimanche à lundi. Dans la suite de la journée, les tags et la moitié supérieure du portrait ont été recouverts d’une grande affiche grise carrée, ajustée d’une affichette explicative : «Suite au rapport de l’enquête sur les violences sexuelles commises par l’abbé Pierre, un comité citoyen se réunira prochainement pour décider du devenir de la présence de l’abbé Pierre sur la Fresque des Lyonnais.»

L’abbé Pierre hors de l’espace public, une idée qui fait son chemin

C’est la coopérative CitéCréation, propriétaire de la Fresque des Lyonnais, un trompe-l’œil peint sur un immeuble de six étages du Ier arrondissement, représentant des Lyonnais célèbres, toutes époques confondues, qui a pris la décision de recouvrir les tags, «en lien avec la mairie de Lyon», a-t-elle précisé.

Aux côtés de Frédéric Dard, Paul Bocuse ou Jean-Baptiste Say, le portrait de l’auteur de l’appel de l’hiver 1954 était jusqu’alors resté intact. Les dégradations du week-end s’inscrivent dans un contexte particulier, alors que, depuis les révélations de la fondation Abbé Pierre se pose la question de débaptiser les 130 voies ou lieux-dits portant son nom. Les villes de Metz, pour son jardin, de Grenoble, pour une rue, ont déjà emprunté ce chemin.

La capitale des Gaules avait fait de même pour une place au nom de l’ex-icône de la lutte contre le mal-logement et avait indiqué mi-septembre être «prête à soutenir le retrait de laAbbé Pierre». Dans un communiqué publié après la découverte des dégradations, la municipalité a dit «comprend[re] l’impatience générée par les révélations concernant l’abbé Pierre mais regrette[r] la dégradation de la fresque».