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Libération
Interview

«Impossible de tenir sans gants. Horrible»

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publié le 22 décembre 1994 à 23h25

Christophe Auguin a juste eu le temps de passer un jean retrouvé au

fond du bateau et un T-shirt. Il rêve de dévorer un énorme steak saignant et «d'aller dormir douze ou quinze heures», mais répond d'abord en duplex aux questions. Très fatigué par près de trois jours et trois nuits de veille, il apparaît amaigri et reparle de ses dernières heures de course: «J'ai fini sous trois ris trinquettes. C'était venté, très venté. Un temps pourri. A 20 milles de l'arrivée j'ai eu plus de 40 noeuds de vent, 45 en rafales. Ce vent est rentré en quelques minutes à 90$ d'un vent de 30 noeuds qu'il y avait juste avant. Tout cela associé, le vent, la fatigue, il a fallu que je sois très vigilant. On a vite fait de démâter ou de connaître un grave problème.»

Pour son arrivée en vainqueur à Sydney, en pleine nuit, Christophe Auguin n'a pas eu le droit à l'habituelle cortège de bateaux toutes voiles dehors et toutes sirènes hurlantes: «Les bateaux suiveurs sont restés au pied de la ligne à l'entrée de la baie car la mer était très haute avec des déferlantes. Il leur était impossible de sortir à ma rencontre.» Vainqueur de la dernière édition du BOC il y a quatre ans, le skipper granvillais est tout sauf blasé: «Ce sont toujours des moments très forts, ces arrivées. Dans l'après-midi, il y a eu ces deux hélicoptères australiens qui sont venus me survoler à 60 milles au large. Ça fait toujours quelque chose ce premier contact avec les choses de la terre. A ce moment, tu réalises que tout ce que