Montpellier, envoyé spécial -
A UN SOUFFLE DU BONHEUR. Dimanche, sur leur îlot de Sabathé, stade réservé au rugby depuis des lustres, les joueurs du Montpellier Rugby Club devraient logiquement battre Graulhet et signer ainsi leur entrée dans la cour des grands qui disputeront le Top 16 à partir du 29 janvier. Ce sera la première fois et c'est en soi une forme d'exploit. Car ici, dans une ville qui s'est lancée sur tous les fronts du sport de haut niveau (foot, hand-ball, basket, volley), le rugby, avec un budget annuel de 5 millions de francs (la mairie et le district en fournissent la moitié), fait figure de petit poucet. Ou de pousse tendre.
«Passion, enthousiasme, rigueur et travail.» Fondé en 1985 par le biais d'une fusion de deux clubs anciens et rivaux (le Stade montpelliérain et le MUC), le Montpellier Rugby Club a écrit au jour le jour une histoire simple et forte qui, par son pragmatisme, sa lucidité, pourrait bien être une parabole du rugby de ce temps. Daniel Donadio, cancérologue et président du club, Pascal Mancuso, entraîneur, ou le manager André Quilis, ex-international narbonnais et figure du rugby hexagonal, ont de drôles de manières d'aborder les choses. Passe encore qu'ils évoquent le «projet sportif» mis au point en début de saison avec les joueurs ou que le président résume ainsi son credo: «Pour réussir, il faut être créatif, donc prendre du plaisir; ce que nous voulons, c'est de la passion, de l'enthousiasme, ficelés par la rigueur et le travail.» Adme