Pelé passe à l'attaque. Dans son discours d'investiture prononcé le 3 janvier à Brasilia, en présence du président brésilien Fernando Henrique Cardoso, l'«athlète du siècle», promu à 54 ans ministre extraordinaire des Sports, a annoncé une prochaine offensive en règle contre l'industrie du Bingo. En ordonnant une enquête fiscale chargée d'éplucher les comptes des loteries, il vise la «mafia espagnole», qui contrôlerait la plupart des maisons de jeu censées renflouer les finances exsangues des organisations sportives brésiliennes.
La bingomania fait fureur au Brésil, depuis la promulgation en juillet par le Congrès d'une loi portant le nom d'une autre star du foot-samba à la retraite: Zico, lui-même ancien secrétaire d'Etat aux Sports entre 1990 et 1992. Pour résumer, les textes que ce dernier avait présentés au Parlement il y a quatre ans visaient deux objectifs prioritaires: une profonde révision, en faveur des joueurs, des règlements «esclavagistes» selon Pelé toujours en vigueur sur les transferts, et l'introduction, via la création de «boîtes à Bingo», d'une nouvelle source de revenus pour les fédérations et les clubs dont les recettes couvrent de plus en plus difficilement les dépenses.
Dans sa mouture originelle, la «loi Zico» promettait in fine de révolutionner les structures archaïques du sport brésilien par la transformation des clubs en entreprises de spectacle. Au bout du compte, elle servirait aujourd'hui, au dire d'un proche conseiller de Pelé, les «intérêts d