La Péninsule en état de choc
Dès l'annonce de la mort du tifosi, dimanche, les émissions sportives se sont interrompues. Depuis, l'Italie s'interroge sur les raisons du drame. Où l'on reparle paris truqués, marginalité urbaine, sport pourri par l'argent... Rome, de notre correspondant - DIMANCHE PROCHAIN, les stades italiens seront vides. Et éteintes les lumières des émissions sportives à la télévision. C'est la première fois dans l'histoire de ce pays où, plus qu'ailleurs, le ballon rond remplit la vie quotidienne de ce pays où l'on se targue d'avoir «le plus beau championnat du monde». Le foot spectacle a implosé, la société spectacle a été engloutie dans un trou noir.
Tout a commencé dimanche dernier. Il est 13h45, Vincenzo Spagnolo, 24 ans, diplômé en attente de son premier emploi, entre sur la grande place dominée par la façade en briques rouges du stade de Marassi, à Gênes. Plus loin s'assemblent une vingtaine des jeunes, tous habillés de «barbours», vestes en toile huilée vertes ou bleues: ils n'ont pas de drapeaux, pas de signes extérieurs d'un tifo quelconque.Soudain le groupe charge. Vincenzo a à peine réalisé le danger qu'il est frappé par une lame de couteau, un centimètre au-dessous du coeur.
C'est presque la fin de la première mi-temps quand la nouvelle se répand dans le stade. Vincenzo vient de mourir. Une radio privée donne la première l'information. «Pourquoi cette nouvelle n'a pas été cachée?», se plaindra le soir même le président de la Fédération de foot