VOILE. DAVID ADAMS ET GIOVANNI SOLDINI. Isabelle Autissier, qui a dû
abandonner dans l'étape Le Cap-Sydney, commente pour «Libération» le duel acharné que se livrent dans le grand Sud les deux leaders de la classe 2
du BOC Challenge. Une quarantaine de milles les sépare dans l'étape Sydney-Punta del Este.
Bord à bord autour du monde - Ils sont là, tous les deux, glissants sur la mer grise, à quelques milles l'un de l'autre. Chaque matin de cette semaine dernière, quand le petit jour les ramène sur le pont pour la tournée d'inspection, ils encaissent la première décharge d'adrénaline de la journée: ils se voient, petits triangles blancs de la grand-voile et du foc à l'horizon.
A coup de jumelles, ils contrôlent le nombre de ris de l'adversaire, tergiversent pour savoir s'il faut renvoyer un peu de toile, sortir un petit spi, histoire de «lui en coller définitivement dans la vue», se souviennent qu'il y a trois jours une manoeuvre ratée leur a fait perdre trois heures pendant que l'autre se faufilait à l'horizon.
Inquiétude, hésitations... décision, manoeuvres... Les voilà maintenant l'un et l'autre frissonnants dans leur sueur refroidie, l'un assis dans ses voiles, l'autre à la table à carte, agrippant leur bol de café, repassant au crible la nuit qui s'achève pour traquer leurs faiblesses, leurs lassitudes, leurs erreurs; furieux ou honteux de n'avoir su profiter de l'obscurité pour s'esquiver.
La troisième étape du Boc Challenge est repartie depuis 15 jours; David et Giovanni on