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Rugby. La France doit vaincre l'Ecosse et se convaincre

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publié le 18 février 1995 à 1h01

RUGBY. La France doit vaincre l'Ecosse et se convaincre

Après leur cuisante défaite en Angleterre il y a quinze jours, les Français ont besoin de s'imposer avec la manière samedi contre l'Ecosse au Parc des Princes, pour continuer à envisager une finale de Coupe du monde en mai.

A leur manière, et dans le désordre, Pierre Berbizier, Laurent Cabannes ou son coéquipier du Racing Laurent Bénézech ont voulu dire la même chose: il y a décalage entre les exigences actuelles du haut niveau et le traditionalisme, ou conservatisme d'une fédération qui ne veut ou ne peut rompre avec la culture des clubs, terroir à la fois fertile et réducteur du rugby français. On est bien à la croisée des chemins, coincés entre des folklores fraternels et des logiques «professionnelles» écartelées entre les rites villageois et la modernité. Débat philosophique, débat d'actualité que le rugby feint d'aborder avec étonnement.

La troupe à Berbizier, qui s'est forgée une identité, une histoire, à travers ses campagnes aux antipodes, d'abord en Afrique du Sud, puis en fanfare l'été dernier en Nouvelle-Zélande, a voulu croire au miracle. En deux équipées au long cours, elle a cru pouvoir écrire une chanson de geste à l'ancienne, genre épopée de la bande à Mias où Christian Carrère qui se prenait alors pour des défricheurs de monde neuf. Les temps ont changé, le rugby aussi, et le XV de France, humilié en 1991, s'est fixé comme Graal la prochaine Coupe du monde.

Les Français ont rêvé trop vite Pour cela, on a p