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Libération

Deux charges écossaises enfoncent la France dans ses doutes

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publié le 20 février 1995 à 0h59

RUGBY. Deux charges écossaises enfoncent la France dans ses doutes

A Paris: l'Ecosse bat la France 23 à 21 (13-5) Pour l'Ecosse. 2 essais: Townsend (24e), Hastings (77e); 2 transformations: Hastings; 3 pénalités: Hastings (23e, 35e, 63e).

Pour la France. 3 essais: Saint-André (3e, 72e), Sadourny (65e); 1 pénalité: Lacroix (46e); 1 drop: Deylaud (56e).

Sacré Gavin Hastings, vieux roublard du rugby d'Ecosse, capitaine inusable, qui, à l'intuition, déchiffre les cartes du jeu adverse et, sur deux coups de patte, ou de reins, les embrouille sous des monceaux de chardons revigorés. On jurerait que le vieux Gavin, malgré ce premier essai trompeur de Philippe Saint-André avait deviné la fébrilité, les doutes, l'éparpillement des Tricolores, leur aveuglement dans les choix tactiques, leur obstination à s'enferrer seuls dans des voies sans issue.

Il a tout réussi le vieux Gavin, comme dans les récits à l'eau de rose: un coup de pied de 55 mètres à la 23e minute, une chevauchée nez au vent une minute plus tard où les Ecossais taillent au sabre la défense blanche pour offrir l'essai à Townsend, deux nouvelles pénalités, et enfin ce coup de maître, et de grâce dans les dernières minutes. Les Français viennent de perdre une fois encore le duel d'un regroupement, leur défense tarde à se replacer, et Hastings arrive du diable vauvert, lancé comme un bison. A-t-il crié quelque chose pour baliser sa ruée vers l'or? Son centre Gregor Townsend a-t-il perçu l'écho de sa course folle? Il lui offre