CHRISTOPHE DEYLAUD. Ecarté du XV de France après le fiasco contre
l'Ecosse, le demi d'ouverture toulousain admet qu'il s'est «enlisé» tout en pointant un déficit collectif. Et veut «continuer à se régaler» malgré un gros bleu à l'âme.
Moral en berne mais passion intacte Toulouse, envoyé spécial Oui, c'est une sale semaine pour Christophe Deylaud, ouvreur du Stade toulousain et du XV de France depuis l'épopée néo-zélandaise, qui avait imposé à trente ans, et en quelques mois, une silhouette, une griffe, une personnalité. Mauvaise semaine parce qu'il pleut sur Blagnac, parce qu'il traîne depuis plusieurs jours une mauvaise rhino, parce que sa fille Margot (2 ans et demi) souffre d'une otite, parce qu'il sait déjà qu'il ne jouera pas contre l'Irlande samedi prochain.
Après plusieurs mois de douce euphorie, d'une forme d'état de grâce enclenché l'an dernier avec le titre de champion de France acquis avec le Stade face à Montferrand, épanoui en fanfare à Christchurch puis Auckland à l'un des postes clés du XV de France, Christophe Deylaud est dans le noir. Brutalement. Tous ces jours-ci, il a voulu comprendre son ratage face à l'Ecosse, a tourné et retourné les phases du match, entendu de nouveau ces sifflets du Parc qui l'ont peu à peu déstabilisé. «C'était comme dans un brouillard, je sentais mon jeu se déglinguer, tout m'échappait et je ne pouvais plus réagir, comme dans un mauvais rêve.»
A peine sorti du vestiaire, il a voulu faire face, sans détours, parce qu'il est ainsi fait.