A Sète, Nicoletta retrouve son ring
Après un crochet par la Belgique, l'ex-champion d'Europe des mi-lourds a regagné son port d'attache. Il a travaillé sur les docks, s'est entraîné dans la salle de quartier pleine de souvenirs. Un retour aux sources avant sa demi-finale de championnat de France, samedi.
Sète, envoyé spécial - ERIC NICOLETTA, DÉMARCHE DE MARIN qui hésite à reprendre pied à terre, mains enfouies dans un jean aiguisé de santiags, mâchoires serrées sur d'éternelles revanches, cheveux en brosse qui rehaussent le masque de centurion, se rapproche à pas lents de l'étang de Thau, vers les salins de Sète où, hiver comme été, derrière la plage de la Corniche, il vient courir un matin sur deux. Sinon, il sillonne la garrigue vers Balaruc-le-Vieux, là où il s'est réfugié dans un mas rénové, avec Anne, sa femme informaticienne, et Sarah, leur fille de 8 ans. Il court de longues heures, seul, et croise sans les voir des chasseurs et des pêcheurs qui ont fini par s'habituer à cette locomotive lancée à corps perdu. «Ces courses en solitaire, c'est une souffrance et une liberté; là, je me retrouve, je peux crier si je veux, je ne dérange que les oiseaux et je suis moi-même, dans la nature, la lumière, le froid ou la canicule.»
Il gare sa Jeep Cherokee près de la Caisse d'épargne, sirote un Vichy-citron à l'Athénée, le bar où sa photo côtoie plusieurs portraits de Brassens, et file comme chaque soir vers la salle de boxe du centre Maurice-Clavel, siège du club pugilistique sét