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Portrait

Marc Cécillon : le modèle indémodable

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publié le 4 mars 1995 à 2h26

MARC CECILLON. Berbizier compte sur le «vieux» pour redonner aux

Bleus le goût d'un rugby accrocheur et sans états d'âme.

Le modèle indémodable - SUR LE PETIT TERRAIN de foot de Clairefontaine, Marc Cécillon y va franco, bouscule gaiement les mêlées ouvertes ou les mauls que dirige de la voix Guy Accoceberry. Ce n'est qu'un entraînement mais le «vieux» Marco, rappelé après de longs mois de banc de touche, a retrouvé son énergie et surtout ses fameux bras qu'il enfouit dans les empilements de chair et de maillots pour arracher d'invisibles ballons. C'est pour ça, pour cette force sans états d'âme, ce sens inné des combats obscurs et ce goût des défis au sol, que Marc Cécillon a été rappelé au centre de la troisième ligne face aux Irlandais. De la part de Pierre Berbizier, il y a dans ce choix un symbole, un rappel à l'ordre: Cécillon l'antistar, le guerrier des grands fonds, illustre à lui seul les sources du jeu d'avants, dans l'abnégation, le don de soi, l'agressivité.

Alors, bien sûr, on se moque de son «grand âge» (35 ans depuis janvier), de ce retour imprévu aux avant-postes qui évoque une forme d'impuissance des sélectionneurs français. Son dernier match sous le maillot bleu, il l'avait joué et perdu à Auckland l'été dernier, contre une sélection régionale, et semblait depuis résigné à jouer les doublures, sans rechigner, sans traîner les pieds. «J'avais perdu ma place pour le premier test en Nouvelle-Zélande après ce match raté et je savais que ce serait dur de revenir.