L'important était de gagner. Cela a été fait avec la manière. En respectant le principe d'avancer, sans lequel, tout jeu de mouvement n'a aucune chance de voir le jour. L'équipe de France a laissé au vestiaire les passes sautées, la circulation inefficace du ballon vers l'aile qui donnait l'impression de rechercher le spectacle sans souci d'efficacité. Au chapitre des actions, la France a su choisir celles qui permettent au jeu de se mettre en place, en multipliant les options. Variation indispensable pour créer l'incertitude chez l'adversaire et apporter suffisamment de conviction pour aller plus loin dans ses intentions. A partir de bases tactiques saines, le XV de France s'est donné les moyens de bonifier tous les ballons utilisables, surtout à partir des balles récupérées (11 récupérations sur jeu à la main dans le camp irlandais). Ils ont d'abord choisi ce que les Anglais appellent le «midfield play» (le jeu au milieu du terrain) en utilisant avec succès les pénétrations, souvent par Sella-Mesnel, au coeur même de la défense de ligne adverse. On joue alors près de la ligne d'avantage, bien souvent au-delà. Il ne reste plus aux avants qu'à faire la différence entre les regroupements où il s'agira de libérer la balle rapidement ou de la conserver pour rechercher une nouvelle déstabilisation. Les bricoleurs ont parfaitement maîtrisé ce type de situation.
Le volume de jeu des Français est révélateur d'un rugby efficace. 25 séquences complexes sur 45 balles à disposition, de