On ne peut pas dire que ce Tournoi 1995 ait apporté des innovations capables de bouleverser les données du jeu. La tendance générale, c'était bien de développer un jeu de mouvement dynamique. Chez tous, les intentions étaient bien présentes, mais la manière n'a pas toujours été au rendez-vous. Vainqueur du grand chelem, l'Angleterre reste la référence obligée. Le choix d'un jeu plus libéré a amené les Anglais à délaisser certaines priorités de tactique, l'utilisation abusive du jeu au pied en particulier. Mais le mouvement recherché se met trop souvent en place à partir des touches, des mêlées, des mauls pénétrants, situations de jeu dans lesquelles ils excellent. En revanche, ils délaissent la contre-attaque et les récupérations en défense. Rugby dans lequel excellent les Français. Ces balles de récupération réclament une adaptation très rapide. Et les Anglais se sécurisent dans un jeu plus académique qui manque de spontanéité et de dynamique collective. Dans les regroupements, le temps de libération du ballon est bien trop long pour préserver la dynamique précédente. On en revient alors à rechercher la déstabilisation de l'adversaire par la poussée collective (maul pénétrant), seule possibilité pour retrouver un mouvement dynamique. Dans le jeu moderne, il est devenu plus positif de châtier l'adversaire physiquement dans ces «tortues». Je ne crois pas que ce type de séquence soit la panacée pour construire un jeu de mouvement. Le rugby en continuité nécessite cohérence et
Et si on jouait franglais?
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publié le 20 mars 1995 à 1h59
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