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Vélo. Jalabert le sprinteur roule Fondriest dans la farine pour gagner Milan-San Remo

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publié le 20 mars 1995 à 1h58

VÉLO. Jalabert le sprinteur roule Fondriest dans la farine pour

gagner Milan-San Remo Sur la via Roma, Laurent Jalabert a la dégaine des grands. Il la joue tactique, à l'esbroufe, comme ont su si bien le faire avant lui les Fignon, Kelly, Chiappucci ou autre Eddy Merckx, recordman des victoires dans la Primavera (la classique du printemps, la première de la saison) avec 7 bouquets. Sûr de lui, il laisse l'Italien Maurizio Fondriest prendre le commandement afin de mieux lancer le sprint de l'arrière. Fondriest doit déjà se dire que ça lui rappelle quelque chose, quand, il y a sept ans, Laurent Fignon était venu le déborder dans les derniers hectomètres. Dans le dos de l'Italien, le Mazamétain, vainqueur six jours plus tôt de Paris-Nice, se dresse sur les pédales, impressionnant de puissance. Maurizio Fondriest ne peut que prendre un sillage qui se fait de plus en plus flou: «Je savais que Jalabert était plus rapide que moi au sprint. Quand il est passé en tête dans la descente, les autres se sont rapprochés. C'est pour cette raison que j'ai mené. Il m'a débordé au sprint sur un braquet incroyable. J'ai espéré un moment qu'il faiblirait mais il n'y avait rien à faire contre lui.» Laurent Jalabert lève les bras au ciel, en moins de huit jours, c'est toute une carrière qui vient de basculer. Et à 26 ans, sa marge de progression est encore énorme. Coureur tout-terrain, il sait sprinter mais aussi rouler, franchir la moyenne montagne et faire plus que de la figuration dans les co