En Belgique, le cycliste français a réglé le sort de Berzin et
Fondriest.
«C'est bien, c'est quelque chose que je ne connaissais pas de me sentir bien partout», rigolait le sprinteur Laurent Jalabert après avoir contrôlé en rouleur expérimenté, et même en as du contre-la-montre, toute la route de Paris-Nice, début mars. Pas dans sa nature pourtant de s'endormir sur ses mimosas. Il avertissait vite: «Je suis fier, mais ça me rend aussi plus ambitieux.» Hier, après Milan-San Remo ou le Critérium internationnal entre autres, il a décroché sa dixième victoire d'une saison cycliste qui n'en est encore qu'à son printemps en remportant la Flèche wallonne d'un coup de pédale fringant.
Dans la dernière grimpette, plantée en mur sur la plaine wallonne, entre les trottoirs étroits du bourg de Huy, Jalabert s'est perché en danseur léger sur son vélo, juste derrière ses deux compagnons d'échappée expérimentés, Evgueni Berzin et Maurizio Fondriest. Le Russe fait parler sa musculature ramassée et tente de miner le trio au train. Puis cède quand l'Italien pioche un démarrage dégingandé dans un dernier virage à droite. Mais Jalabert est encore là et, toujours de haut sur ses pédales, évite une embardée de fatigue de Fondriest et se glisse sur sa gauche pour une révérence au fil d'arrivée. Ce n'est décidément pas un vrai sprint, comme ceux qui ont fait sa renommée jusqu'à la chute violente d'Armentières au dernier Tour de France. C'est une victoire ciselée dans sa nouvelle manière 1995. Le sprin