Menu
Libération

Mauro Gianetti y a cru, dans la côte finale. Les derniers kilomètres de Liège-Bastogne-Liège trop durs pour Jalabert.

Article réservé aux abonnés
publié le 17 avril 1995 à 2h59

Au bout de 261 kilomètres de chaud-froid et de bosses en hoquet dans

les sombres Ardennes belges, la boucle de Liège-Bastogne-Liège demande qu'on se batte encore, un oeil dans le dos pour surveiller des partenaires plutôt retors, la conscience devant pour mettre au point une stratégie de victoire. Pour Laurent Jalabert, en tête dans une petite échappée, ça a été un peu trop. Le flambeur de ce début de saison cycliste, premier de Paris-Nice, de Milan-San Remo, et de la Flèche wallone mercredi dernier, a manqué d'une dernière étincelle, mouché par un quasi inconnu, le Suisse italien Mauro Gianetti.

Tout s'est décidé dans les 5 derniers kilomètres, en quelque 3 minutes sulfureuses: Jalabert est marqué par Gianni Bugno, Michele Bartoli et Gianetti dans la cote d'arrivée d'Ans, au-dessus de Liège. Chacun allume sa mèche à son tour, et le Français contre comme il peut. Il a l'air dominateur, les épaules hautes et dégagées, mais toutes les trente secondes il puise dans l'adrénaline pour réagir aux démarrages. C'est Gianetti qui se fait oublier quelques mètres pour mieux tromper. Il prend soudain 60 mètres pendant que ses trois partenaires ont une absence...

Dans ses dernières pédalées sur la rue du Roi-Albert, Mauro Gianetti s'est pris par deux fois la tête à deux mains, incrédule de filer seul à la victoire. Sa première grande victoire: ce Tessinois de 30 ans n'a qu'un palmarès de quatre lignes, dont les plus récentes, Milan-Turin et la Coppa Placci datent de 1990. Mais il était déjà