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Libération
Reportage

Conner-Cayard, deux pirates dans le même bateau. Les ex-ennemis de l'America se retrouvent à la barre de «Stars and Stripes» face aux autres défendeurs

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publié le 21 avril 1995 à 2h49

Conner-Cayard, deux pirates dans le même bateau

Les ex-ennemis de l'America se retrouvent à la barre de «Stars and Stripes» face aux autres défendeurs.

San Diego, envoyé spécial Ce n'est pas tous les jours qu'un barreur s'entend dire au téléphone: «Si jamais tu n'arrives pas à monter ton syndicat en Italie, il y aura toujours une place pour toi chez nous.» Surtout quand Dennis Conner est à l'autre bout du fil. Moustache conquérante, cheveu noir frisé, oeil perçant, Paul Cayard promène cette année une cordiale décontraction sur les quais de l'America. Le skipper-manager tendu et surchargé du flamboyant Moro Di Venezia (challenger finaliste en 1992) s'est transformé en employé modèle et savoure chaque minute d'une nouvelle aventure sans soucis dans laquelle il ne joue qu'un rôle d'«instigateur» à bord du célèbre Stars and Stripes.

Instigateur? Un nouveau poste inventé spécialement pour lui par Conner. Ni tacticien, ni régleur, ni navigateur, ni même barreur, l'instigateur reste extérieur au fonctionnement courant du bateau afin d'alimenter les décisionnaires du bord en idées, en critiques et en suggestions. Avant d'en arriver là, le Franco-Américain Paul Cayard, qui a tous les talents, dont celui de parler trois langues, d'être aussi latin qu'anglo-saxon, d'être charismatique, très médiatique, mais également père de famille attentionné, a d'abord tenté de monter son syndicat en Italie. Son argentier précédant, Raul Gardini, s'étant suicidé et le climat politico-juridico-économi