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Reportage

«Le pire, un cauchemar... Putain, on y était, en finale»-Le ciel est tombé sur Bourgoin. Toute la ville y croyait. Retour sur une semaine d'euphorie partagée

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publié le 24 avril 1995 à 2h46

«Le pire, un cauchemar... Putain, on y était, en finale»

Le ciel est tombé sur Bourgoin. Toute la ville y croyait. Retour sur une semaine d'euphorie partagée.

Bourgoin et Béziers, envoyé spécial Jeudi 20 avril, Bourgoin. L'ancienne cité industrielle, centre de la soie qui eut son heure de gloire dans le nord de l'Isère, n'est plus un gros village bicéphale (Bourgoin-Jallieu) de 24.000 habitants peu à peu aspiré par la métropole lyonnaise. Bourgoin, grimé de ciel et grenat, est, ces jours-ci, un lieu qui ne respire, ne rêve, ne vibre que pour et par le rugby.

Sur la place du 23 août-1944, le Rio, le Grand Café ou la Fontaine, brasseries au coude à coude, ont déployé ensemble d'immenses banderoles qui enveloppent leurs terrasses. Le long de la rue de la Liberté, cette «piétonne» qui joue les ramblas, les signes rouge et bleu clignotent partout, dans les vitrines, sur les balcons, et jusqu'aux rubans noués dans les cheveux de la boulangère. D'autres calicots, encore, sur les tours de la cathédrale, ou sur cette grue immense qui rôde au-dessus des toits de la vieille ville. Après la victoire contre Bègles, en quart de finale, Bourgoin a bamboché toute la nuit, sous le charme et l'orgueil de cette équipe qui, d'un coup, a gommé tous les vague-à-l'âme. «Ce qu'on vit en ce moment, c'est impossible à raconter», dit Jean-Claude Gayet, ancien deuxième ligne du club et patron d'un bar, le Christina, qui n'a pas désempli depuis une semaine. «Les gens sont complices, euphoriques et je vous