Portolan, pilier modèle et poteau fidèle. A 34 ans dont quinze de
rugby, l'inamovible Toulousain n'est toujours pas blasé.
Toulouse, envoyé spécial On était dans le couloir de Béziers, avant le match contre Bourgoin, Thomas Castaignède et Stéphane Ougier se sont approchés de moi pour me dire, Claudio s'il te plaît emmène-nous au Parc, et ça tu vois c'est quelque chose.» Claude Portolan, l'inamovible pilier droit du Stade Toulousain, secoue doucement la tête d'émotion. Alors, oui, il a tout fait pour que les «petits» aillent à Paris, puissent vivre en grand ce rêve auquel les rouge et noir se sont abonnés et dont personne ne peut se lasser. Claude Portolan, cheveux bouclés, regard adouci et rondeurs apaisantes, moins que personne. Lui, le villageois qui jamais ne quittera Auterive, où il pourrait bien être adjoint aux sports si le député-maire UDF Bastiani (tombeur de Jospin aux dernières législatives) est logiquement réélu, vient de vivre sous ce maillot «quinze ans de bonheur».
Quinze ans où, indélogeable au fauteuil d'orchestre, il a vécu de l'intérieur la révolution Bru-Villepreux, les gloires et les conflits avec la fédération, la mise en place d'une école de jeu, au sens large, qui a depuis débordé nos frontières. Des finales, il en a déjà joué cinq, dont celle, épique, de 1985 contre Toulon, et perdu une seule, contre Bègles en 1991. Il a joué avec Rives, Skréla, Gabernet, a vu éclore en 1983-1984 une «génération d'exception», se souvient encore des mots de Villepreux ava