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L'équipe de France dans tous ses états d'âme. Des tonnes de frustration après la défaite.

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publié le 20 juin 1995 à 6h06

L'équipe de France dans tous ses états d'âme

Des tonnes de frustration après la défaite.

Pretoria, envoyé spécial Les All Blacks sont à leur meilleur niveau et ça me laisse encore un goût amer. On a rivalisé avec eux l'été dernier, et c'est, à part Mehrtens ou Kronfeld, à peu près la même équipe.» Donc, si on suit bien Pierre Berbizier dans son raisonnement, le XV de France aurait pu, en cas d'accession en finale, inquiéter ces Néo-Zélandais qui ont, dimanche, fait voler l'équipe anglaise en éclats. «Non, non, s'empresse de rectifier l'entraîneur, on ne joue pas les matchs avec des si.» Soit. Mais alors, pourquoi, deux jours après cette défaite «frustrante» de Durban, avancer que les Blacks, en gros, sont à peu près ceux que les Français ont défiés et battus à deux reprises chez eux l'été dernier? Comment, au vu de leur demi-finale époustouflante, se rassurer avec un tel contresens? Dès leur entrée en scène face à l'Irlande, les Blacks ont survolé les débats et pratiqué sans complexes, sans restriction, en tout enthousiasme, un jeu total, rafraichissant, régénéré. Un jeu qui les fuyait obstinément depuis leur dernière Coupe du monde en demi-teinte. Pierre Berbizier refuse cette évidence. Avec ses joueurs, il préfère aujourd'hui entretenir l'illusion, se convaincre qu'une certaine logique aurait permis aux Français de rafler la mise.

Pour marquer encore le trait, on va cruellement revenir sur le match de samedi, ressasser ces dix centimètres qui ont privé le XV de France de f