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Portrait

Garonnaire, recruteur toujours vert

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FOOT, le marché des transferts. 3: le découvreur des Herbin, Revelli et Piazza garde les deux pieds dans le foot. 1949: il cherche des jeunes pour Saint-Etienne. 1995: il continue. Pour lui.
publié le 23 juin 1995 à 6h00

Pantalon de toile blanc, chemise bleu ciel, cravate imprimée, veste marron assortie à la couleur de ses yeux, Pierre Garonnaire débar-que d'un pas vif du TGV en provenance de Saint-Etienne. Un peu voûté, il s'excuse: «J'en ai pour dix minutes, un coup de fil à passer pour un de mes joueurs.» Il remonte une demi-heure plus tard, visiblement heureux de parler de l'amour de sa vie: le football. Pierre Garonnaire a fêté ses 79 ans le 31 mai dernier et n'a jamais pu se faire à l'idée de la retraite. En 1949, il est devenu le premier recruteur attaché à un club, en l'occurrence l'AS Saint-Etienne, fonction qu'il occupera pendant 34 ans, jusqu'à l'affaire de la caisse noire des Verts, qui secouera fortement le club forézien en 1982.

A la fin des années 80, il est pourtant revenu pendant deux saisons, à la demande de Pierre Guichard, remettre un peu d'ordre, notamment dans le centre de formation, et reprendre son job de recruteur. A 73 ou 74 ans, le spectre de la retraite le hantait. «Je m'ennuyais, c'était terrible. Je me suis rendu compte que j'avais toujours la confiance des joueurs et j'en ai pris deux ou trois pour m'occuper de leur carrière. Ça a marché et, finalement, j'ai développé mon affaire. Puisqu'il faut être deux, j'ai monté une SARL avec ma petite-fille, qui va être dentiste dans 2 mois. Maintenant, j'ai une ribambelle de joueurs sous contrat, dont Fabien Barthez, le gardien de l'OM, Chaouch, Sandjak, Pignol le Nantais et bien d'autres.» Esprit de famille toujours: ce