A Pretoria, match pour la 3e place

France bat Angleterre 19-9 (mi-temps 3-3) Pour la France. 2 essais: Roumat (58e), Ntamack (80e); 3 pénalités: Lacroix (40e, 41e, 56e) Pour l'Angleterre. 3 pénalités: Andrew (26e, 47e, 61e)

Oui, c'est vrai, la rencontre a mis du temps à démarrer, à se trouver un rythme, une sonorité. On sent confusément que cette «petite finale», match de consolation pour désigner le troisième de cette Coupe du monde, ne motive pas totalement public ou joueurs, habitués ces dernières semaines à des empoignades beaucoup plus électriques. Longtemps, les Bleus et les Blancs, rivaux du rugby européen condamnés à jouer les seconds rôles, donnent l'impression de s'affronter avec une sorte de mollesse, comme s'ils répétaient un match qu'ils ne parviennent pas à investir vraiment. On devine certes, côté français, notamment à travers un Galthié très fringant, une sorte d'impatience, de gourmandise, et, côté anglais, un désir de reconstruire avec rigueur cet édifice mis en pièces huit jours plus tôt par les All Blacks. Mais, dans les deux camps, les joueurs restent sur la réserve, inhibés, sans doute craintifs de subir un dernier revers. Jusqu'à la demi-heure de jeu, donc, peu après que Rob Andrew ouvre le score, c'est bien le match de perdants désenchantés qu'on appréhendait. Les Anglais répètent leurs gammes (Ubogu lancé au ras, chandelles d'Andrew, Guscott empalé dans l'axe) sans grande conviction. Les Français, eux, encore maladroits, essaient, à partir d'une mêlée