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Libération

Tyson ne knocke-out pas HarlemLe retour du boxeur à New York n'a pas tourné à la fête prévue.

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publié le 23 juin 1995 à 6h00

New York, envoyé spécial

Le retour de Mike Tyson à New York devait être triomphal. Il est devenu une conférence de presse confuse à l'heure du déjeuner, par une chaleur accablante, sous une tente dressée devant le restaurant Sylvia, un des hauts lieux de Harlem. Ruisselant dans sa chemise blanche, Tyson a répondu par monosyllabes aux questions qui lui étaient lancées par une foule où les journalistes côtoyaient les groupies. Et c'est une fois de plus Don King, le flamboyant organisateur du combat de rentrée de l'ancien champion du monde, le 19 août prochain qui a été la vraie vedette du happening, en forme d'émeute.

Le révérend Al Sharpton, figure controversée de la communauté noire new-yorkaise, voulait faire de ce retour de Tyson dans sa ville natale un événement grandiose avec défilé de rue et soirée de gala à l'Appolo ­ le grand théâtre et music-hall noir légendaire de Harlem. Mais, depuis deux

semaines, plusieurs mouvements de femmes noires ­ relayés par les éditorialistes de différents journaux ­ se sont avisés que, si on laissait faire, c'est finalement un violeur condamné par la justice qui serait ainsi glorifié. Non au «marketing de la violence noire mâle», dénonçait la responsable du mouvement Afro-Américains contre la violence. D'autres se sont aussi souvenus qu'au cours de sa première vie, avant la prison et à l'époque de la boxe, Tyson avait finement déclaré un jour que le coup de poing qu'il avait envoyé à sa femme de l'époque, l'actrice Robin Givens, avait été «